Les effets de la pandémie sur la compétitivité sont sans égal. Depuis plus d’un an, les entreprises s’appuient massivement sur l’innovation numérique pour se démarquer de la concurrence et rester dans la course. Aujourd’hui, chaque entreprise se doit de satisfaire les besoins de ses clients et de ses collaborateurs avec une rapidité sans précédent. Et c’est aux équipes informatiques qu’incombe la responsabilité d’y répondre.
Cependant, alors qu’elles devraient investir davantage dans l’innovation numérique, beaucoup d’organisations limitent leurs dépenses, faute de visibilité. L’année dernière, le cabinet Gartner prévoyait une baisse de 8 % des dépenses informatiques mondiales à cause de la pandémie. Cette tendance met les équipes informatiques sous une pression accrue, elles qui doivent livrer rapidement de nouvelles capacités numériques, avec moins de ressources et à un coût largement inférieur.
Comment les entreprises peuvent-elles continuer à soutenir l’innovation tout en s’adaptant aux défis à long terme provoqués par la pandémie ?
Une capacité de livraison de l’IT mise à l’épreuve
Même avant la COVID-19, les exigences pesant sur les équipes informatiques étaient disproportionnées par rapport aux ressources disponibles. Une récente étude révèle que les équipes informatiques ont subi une énorme pression avec la crise : il leur a en effet été demandé de livrer en moyenne 27 % de projets supplémentaires l’année dernière. Cependant, les budgets informatiques ne devraient augmenter que d’environ 5,84 % en 2021 (ce qui représente une légère augmentation par rapport aux 5,62 % de 2020). Avec l’accélération des initiatives de transformation numérique, l’intégration s’est imposée comme un facteur crucial dans la réussite et la rapidité de ces efforts dans différents secteurs.
Outre le fait que les projets numériques se multiplient et se complexifient, beaucoup d’équipes de développement continuent de travailler à distance sans les équipements et ressources dont elles disposent au bureau. Les salariés étant encore nombreux à travailler de chez eux, les équipes informatiques risquent de retarder encore leurs projets d’innovation pour se consacrer aux problèmes plus immédiats liés au télétravail des utilisateurs finaux. Alors que le goulot d’étranglement se resserre autour des équipes IT, les procédures rigides rendent difficiles toute action pour y remédier. Il incombe aux entreprises de changer la façon dont elles créent les services numériques, et de donner les moyens à la majorité des équipes métiers de s’impliquer davantage dans l’innovation numérique à leur niveau.
Les API : l’avenir de l’innovation
Pour accélérer l’innovation numérique, il est nécessaire de décentraliser les ressources informatiques et de favoriser l’émergence de « Business users », des utilisateurs opérant en dehors du cadre de l’informatique traditionnelle et de sa gouvernance, et capables d’accélérer le processus d’innovation. Ils pourront mener leurs propres initiatives numériques en unifiant les données, en intégrant les systèmes et en proposant des expériences client personnalisées sans avoir besoin d’écrire de code.
C’est ce changement que les API, les interfaces de programmation applicatives, peuvent apporter en exposant les capacités et les données de l’entreprise d’une manière facilement accessible et réutilisable. Essentiellement, les actifs numériques existants peuvent être rapidement composés et recomposés en de nouveaux produits et services pour répondre aux besoins numériques plus rapidement.
Outre le fait d’étendre la responsabilité de l’innovation à d’autres équipes, l’entreprise « composable » qui en résulte contribue à accroître le rendement des équipes informatiques, en leur permettant de réutiliser des capacités existantes plutôt que de tout recréer de A à Z.
Plus les entreprises adopteront cette approche, et plus nous nous rapprocherons de la vision d’IDC, selon laquelle 60 % des plus grandes entreprises s’appuieront sur un écosystème de développeurs d’ici 2023. En élargissant la responsabilité de l’innovation aux « Business users », les équipes informatiques auront davantage de temps, et pourront se concentrer en priorité sur la mise à disposition d’initiatives numériques.
L’innovation démocratisée en route
Certaines entreprises avaient déjà entrepris des actions en ce sens avant les bouleversements de ces derniers mois. C’est le cas d’Altima Assurances, une compagnie générale de courtage et d’assurances immobilières et auto, qui faisait face à un marché extrêmement concurrentiel et un vaste écosystème composé de nombreux clients, partenaires et collaborateurs. Nicolas Apperce, responsable Relations Clients et SI chez Altima Assurances, témoigne : « Notre système de fonctionnement en interne nous impose d’intégrer une variété de métiers et de nombreux canaux de distribution dans un écosystème modulable et industrialisé. Sans les API, il n’aurait pas été possible de s’appuyer sur une plateforme homogène et sécurisée nous permettant de créer de nouveaux partenariats et de développer de nouvelles offres en marque blanche notamment. »
Plus que jamais, et à mesure que les conséquences de la pandémie paraîtront au grand jour, les entreprises devront s’assurer de rester à la pointe de l’innovation digitale. Pour cela, il leur faudra revoir leurs structures internes afin d’accroître leur agilité, et aller au-delà de l’idée préconçue traditionnelle selon laquelle seules les équipes informatiques sont capables de créer de nouveaux services. En adoptant une approche démocratisée de l’innovation et en mettant en place une culture de libre-service basée sur des API, les expériences clients et collaborateurs n’en seront que plus fluides, rapides et connectées. C’est la meilleure façon de se préparer à l’économie numérique de demain.